Charles Maussion
Charles Maussion | 1923 – 2010
Charles Maussion arrive à Paris au lendemain de la guerre. La vie artistique parisienne est alors dominée par l’Abstraction. Tout en poursuivant des études de mathématiques et d’histoire de l’art, il s’inscrit aux cours d’André Lhote et de Fernand Léger. Mais c’est surtout l’exemple de Piet Mondrian qu’il va retenir et qui va influencer ses premiers travaux. En 1952, il fait partie du petit groupe d’artistes (avec Koskas, Enard, Bidoilleau, Damian…) qui rend visite au peintre anversois Georges Vantongerloo, l’un des principaux disciples de Mondrian.
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Charles Maussion - Fernand Léger
De 1951 à 1954, Maussionfait partie de ce groupe de jeunes artistes, soutenus par la galerie Arnaud, qui cherchent dans un art proche à la fois de la mathématique et de la musique, une voie personnelle entre la pure pureté de l’art géométrique et un lyrisme sensible. Cette tendance va se développer chez Maussion jusqu’au début des années 60. En 1957, l’artiste réalise l’une de ses premières expositions personnelles chez Iris Clert.
Charles Maussion & André Lhote Paris
Charles Maussion & André Lhote
Par ailleurs, Charles Maussion a réalisé plusieurs oeuvres en collaboration avec des architectes (Henri Chomette, Claude Parent). Il a travaillé ainsi à Berlin, Paris, Addis-Abeba, Lima, Abidjan.
Maussion expose successivement chez Lucien Durand et Jacques Dubourg, qui est aussi le marchand de Nicolas de Staël et de Riopelle, à Paris. Entre temps, sa peinture a été découverte par le collectionneur anglais, Robert Sainsbury. Sir Robert et son épouse, Lisa, vont devenir pendant près de quarante ans les principaux soutiens de l’artiste.
Commence pour lui le moment de grands questionnements et bouleversements. Sa quête d’un sens l’emmènera jusqu’en Inde à plusieurs reprises. En 1980, suite à ses expériences il cherche alors à dépasser l’opposition traditionnelle entre abstraction et figuration « ce qui est sous-jacent à ces formes d’expression », « la source ». Il travaille à de grands formats : la série des Paysages en noir et blanc, des Arbres, des Mouettes et des Hommes qui marchent. Le travail est remarqué d’abord par la galerie Jean Briance, à Paris, puis par le marchand suisse Jan Krugier avec qui il entame une collaboration d’une dizaine d’années. De 1988 à 1991, Maussion expose aussi chez Isy Brachot, à Bruxelles.
Charles maussion Artiste Peintre dans son atelier
De 1990 à 2010, Charles Maussion une fois de plus remet en question toute son oeuvre. Après son travail sur l’ombre et la lumière, il va aborder la ligne pure. Depuis très longtemps déjà, Maussion rêve d’aboutir un jour à un dessin qui ne serait qu’une ligne et le moment est enfin venu. C’est une période très créative. Les thèmes se succèdent : Fleurs, Oiseaux, Montagnes et Menhirs. L’espace et la lumière qu’il avait toujours recherchés il va maintenant les révéler au moyen d’une simple ligne: une présence au monde.
Depuis 1995, l’œuvre de Maussion est soutenue par la galerie Bernard Bouche, à Paris (3ème arrondissement).
En 1983, il est promu Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministre Jack Lang. En 1992, une grande rétrospective de ses œuvres, organisée par les Sainsbury, est présentée en Angleterre, au Sainsbury Centre for visual arts de Norwich.
La Mouette, Charles Maussion, artiste peintre, dans son atelier
« [...] je marchais sur une plage du nord, et à quelques mètres de moi, une mouette. C’était de bonne heure le matin, l’air était encore embrumé et les tons bruns-roses du sol se mêlaient au bleu de l’atmosphère pour former une atmosphère grise très transparente et diffusant la lumière.
Je fus saisi : elle se tenait toute droite sur ses pattes comme une montagne de lumière. Pourtant, elle ne semblait pas de nature différente de l’espace lumineux qui l’entourait. La lumière avait mangé ses contours pour ne laisser qu’une présence lumineuse… seule une très fine modulation à peine perceptible, comme une caresse.
Là encore, très peu d’éléments, pas de contrastes, pas d’affirmation, juste un espace, un souffle, une respiration suffisait à créer cette présence comme une source rayonnante et raffraichissante. [...]
Charles Maussion »